New Horizons dévoile Pluton

Des années après sa découverte par Clyde Tombaugh en 1930, voici enfin que Pluton, ex-neuvième planète du système solaire, nous dévoile son apparence. Neuf ans après son départ, la sonde New Horizons vient en effet de passer à moins de 12.000 km de ce petit monde glacé.

Photomontage montrant Pluton et son principal satellite Charon. Leurs dimensions relatives sont respectées mais pas la distance entre les deux (crédits photo : JPL).

Peut-on espérer y trouver la vie ? Pas celle que nous connaissons, en tout cas. Il règne là-bas un froid horrible (- 240 °C) et la faible gravité, conséquence de la petite taille de la planète (2400 km de diamètre, moins que notre lune), ne permet de retenir qu’une atmosphère ténue et saisonnière.

Mais cette visite est le couronnement de nombreuses années de travail pour les équipes du laboratoire Johns Hopkins et de la NASA. Il a fallu d’abord convaincre les politiques pour obtenir les financements, puis concevoir une machine susceptible de parcourir plus de 5 milliards de kilomètres sans défaillance. Sa cible étant trop loin du soleil, New Horizons ne pouvait tirer son énergie que d’un petit réacteur nucléaire embarqué (RPG), ce qui a créé une polémique avec les écologistes.

La trajectoire de New Horizon (crédits photo : JPL)

Après quoi, de 2006 à 2015, il a fallu l’accompagner, la surveiller et faire face aux imprévus, ce qui n’est pas une mince affaire vu l’éloignement et les 9 heures que prend un signal radio pour faire un aller-retour entre la Terre et la sonde.

Et voilà, nous y sommes. Et que découvre-t-on ? Que Pluton est certes hostile, mais qu’il présente un paysage étonnant, peu cratérisé, ce qui implique un renouvellement régulier. Et qu’il possède bien 5 satellites, ce qui est beaucoup pour un corps de cette taille, et notamment Charon (1200 km), énorme comparé à sa planète mère.

Mais ce n’est que le début ; l’analyse des données vient à peine de commencer, et il faudra un an pour les rapatrier toutes sur Terre. Leur dépouillement sera suivi de près par la communauté scientifique. Pluton fait partie de la ceinture de Kuiper, un groupement de petits corps glacés dont on pense qu’ils sont les résidus de la formation du système solaire. L’analyse de sa composition devrait donc permettre de confirmer ou d’infirmer les théories actuelles.

La sonde New Horizons (crédits photo : Business Insider)

Ensuite, que fera New Horizons ? Son autonomie étant encore de plusieurs années, la recherche d’une nouvelle cible est en cours. Mais dans ces régions lointaines les énigmes à résoudre ne manquent pas : longtemps considérée comme une théorie fumeuse, l’hypothèse qu’une grosse planète tellurique (de masse et de composition semblable à la terre) gravite au-delà de Pluton refait surface depuis quelques temps. On l’appelle la « Planète X » et elle seule semble pouvoir expliquer des anomalies dans la trajectoire des objets de la ceinture de Kuiper.

Bref, de nouvelles sources d’inspiration pour la science-fiction, assurément 🙂